retour sur @lyon coup de coeur du jour discussion roulette meteo locale L'ésotérisme face au suicide retour
editorial contact par mail

par Maurice Berger

En réponse à l'article paru dans le Selection Reader's Digest, septembre 1996, p. 151,
article de Monsieur Jean Vuarnet "lettre à ceux qui ont tué ma femme"
.

A la suite des événements dramatiques que furent les suicides collectifs d'adeptes de l'Ordre du Temple Solaire, dont furent victimes en particulier Patrick Vuarnet et sa mère Edith, un jugement de suspicion a été porté sur l'ésotérisme, comme étant coupable de favoriser de tels événements. Ce jugement a même amené Jean Vuarnet, cruellement endeuillé en tant que père et mari, à écrire aux directeurs des chaînes de télévision, qu'il était criminel de diffuser en début de soirée des émissions sur l'ésotérisme.

Ce comportement est parfaitement compréhensible, mais il convient de préciser que l'ésotérisme qu'il conçoit n'est qu'un ésotérisme déformé, car l'ésotérisme véritable peut au contraire être considéré comme étant un remède contre le suicide. C'est ce que développe Maurice Berger dans son livre "L'ésotérisme spirituel" publié dernièrement par les Editions Sorlot Lanore et dont les extraits suivants en apportent la connaissance.

Pour beaucoup, le suicide semble être le moyen pour accéder à un monde meilleur, ou pour disparaître dans le néant. Il y a dans notre pays chaque année, 150.000 tentatives de suicide dont 12.000 réussies. Certaines sectes encouragent leurs adeptes à se donner la mort. La doctrine cathare reconnaissait aux parfaits le droit au suicide. De nos jours, certains candidats ou candidates à cet acte, dont la célèbre chanteuse Dalida, y ont été aidés par le livre "Suicide, mode d'emploi" paru en 1982. Cette publication n'aurait jamais dû être réalisée, car comme l'a écrit Allan Kardec dans son "Livre des Esprits" de 1857 "l'incitation au suicide correspond à une tentative de meurtre". Toute publication de ce genre a heureusement été interdite par une loi adoptée le 14 décembre 1988.

Ce fléau social existait déjà dans l'antiquité et au IIIe siècle avant J.C., Platon, dans son œuvre "Phédon" avait mis les hommes en garde contre ce que certains considérent comme étant un droit de se détruire par soi-même. Cinquante ans avant J.C., Cicéron s'était exprimé de semblable façon dans "Le songe de Scipion", dans lequel il est précisé que ceux qui n'ont pas voulu retenir leur âme dans la prison du corps, sont incapables quand le corps défaille, d'un essort qui les éloigne de la Terre et ils ne parviennent à la félicité qu'après des siècles d'agitation purificatrice. Dix neuf siècles plus tard, Allan Kardec confirmait cette vérité en écrivant "le suicide volontaire est une transgression de la loi divine. A moins qu'il ne soit causé par la folie, il retarde l'entrée de l'esprit dans un monde meilleur".
En 1975, Raymond Moody dans son livre "La Vie après la Vie" rapporte les témoignages de suicidés, qui ayant été réanimés après une incursion dans l'Au-delà, ont tous déclaré que c'était encore pire après qu'avant, et que plus jamais ils ne recommenceraient. Ils s'étaient rendus compte que l'on ne supprime pas un problème en se supprimant, mais qu'on l'aggrave. Dans son livre "La Lumière de l'Au-delà", le même auteur nous apprend que le docteur Bruce Greyson, psychiatre à l'Université du Connecticut, qui a mené une étude étendue sur les suicidaires, a découvert que non seulement le fait de faire l'expérience de l'après-vie, ou incursion dans l'Au-delà, mais que simplement de savoir que cela existe, entraîne dans presque tous les cas la disparition du désir du suicide.

Lorsque l'irréparable est accompli, comme ce fut le cas de Georges Morrannier, sa mère nous révèle dans son livre "La Science et l'Esprit", le témoignage médiumnique de son fils sur l'épreuve qu'il a dû subir en arrivant dans l'Au-delà. Dans sa conférence à Lyon le 29 janvier 1986, Maguy Lebrun, auteur du livre "Médecins du Ciel et médecins de la Terre" a attiré notre attention sur les dangers du suicide, en déclarant que l'épreuve qui peut suivre risque de durer jusqu'au moment où l'on aurait dû normalement cesser de vivre. Lorsque deux personnes unies par une grande affection se donnent la mort ensemble, ou que l'une d'elle se suicide après la mort naturelle de l'autre, afin de se retrouver dans l'Au-delà, ils se séparent pour longtemps, peut-être pour toujours, nous indique Jérôme Piétri dans son livre "Réincarnation et survie de l'âme". Raymond Moody, dans son livre "La Vie après la Vie", rapporte le témoignage d'un homme qui a tenté de se suicider pour rejoindre son épouse décédée, et qui non seulement ne l'a pas retrouvée, mais a été saisi d'une grande angoisse pendant son séjour provisoire dans l'Au-delà. "Celui qui accomplit ce geste pour retrouver un être cher décédé, s'en éloigne encore davantage" a écrit Allan Kardec dans son "Livre des Esprits".

De telles informations ne sont-elles pas de nature à éloigner de nous pour toujours l'idée de suicide ? Si elles étaient plus largement répandues dans le public, ne contribueraient-elles pas à faire diminuer le nombre des candidats à cet acte tragique ? Bien qu'ayant conscience du danger encouru dans l'Au-delà par un suicidé, il ne faut pas cependant dramatiser à outrance sur son cas, car nous ignorons dans quel état de conscience il était lorsqu'il a accompli son acte, ou s'il a eu le temps de se repentir entre le moment où il l'a déclenché et celui où la mort est survenue. D'autre part, nous ne sommes pas qualifiés pour juger de la gravité de sa faute, si toutefois faute il y a. Seul le pardon et la prière sont de rigueur dans de telles circonstances, tout en regrettant que la vérité spirituelle ne soit pas encore parvenue a apporter sa lumière sur ce douloureux problème qui assombrit la société.