retour sur @lyon coup de coeur du jour discussion roulette meteo locale Le mal a-t-il son origine dans l'Homme retour
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par Maurice Berger

En réponse à l'article paru dans Le Progrès Lyon, dimanche 13 juillet 1997, p. 3,
"le mal a t'il son origine dans l'homme" de Marion Denis
.

A cette question posée dans la presse l'été dernier, Maurice Berger répond par quelques extraits de son livre "L'ésotérisme spirituel", récemment publié par les Editions Sorlot Lanore de Paris.

Si la nature a ses magnificences, elle a aussi ses défaillances. L'homme qui est intégré dans la nature, a aussi ses joies et ses peines, ses gentillesses et ses méchancetés. Cela représente le bien et le mal et comme la nature est la création de Dieu, c'est qu'il s'est résigné à ce qu'il en soit ainsi. Roland de Jouvenel a confirmé cette réalité en disant "Le bien et le mal viennent aussi de Dieu, à nous de les séparer comme il est donné à l'homme de séparer par son travail le bon grain de l'ivraie". Dans la Bible, il est écrit que Job, éprouvé par le malheur déclare : "Si de Dieu nous acceptons le bien, n'accepterons nous pas aussi le mal".

Dans le mal représenté par les défaillances de la nature, on peut considérer que bien avant le début de l'humanité sur notre planète, et jusqu'à nos jours, les éruptions volcaniques, les tremblements de terre et les inondations ont endommagé ou détruit les végétaux, blessé ou tué les animaux, et même à leur tour, les hommes. Quant aux animaux eux-mêmes, ils n'ont pas attendus que nous soyons là pour se dévorer entre eux, ce qui était une nécessité pour les uns, mais un mal pour les autres.
Dans leurs fonctions de couple, de famille et de société, les animaux font preuve de qualités dont certaines peuvent être reconnues comme étant exemplaires. Par contre, la rivalité des mâles dans la reproduction, la domination du groupe et la défense du territoire, peuvent donner lieu à des luttes parfois sévères pouvant aller jusqu'au meurtre, même entre individus de la même espèce. Quant à la recherche de la nourriture d'une espèce sur une autre, le meurtre est inévitable.
Le psychisme héréditaire de l'homme qui descend du monde animal par la réalité de l'évolution, reste influencé par le comportement animal dans lequel on peut constater l'agressivité et même la férocité.
Lorsque la Terre était habitée par les dinosaures, certains d'entre-eux étant carnivores, on imagine les combats gigantesques que les monstres de l'époque pouvaient se livrer entre eux. Cette agressivité d'un très lointain passé, n'est pas encore en nous complétement effacée.
L'écrivain Léon Bloy a écrit au début du siècle "Chaque homme en naissant est assorti d'un monstre". D'après Teilhard de Chardin, le mal chez l'homme est une conséquence de l'évolution. En effet, lorsque l'agressivité devient le choix de l'homme, elle représente le mal. L'animal agit selon son instinct, mais l'homme doit agir selon sa conscience. Le moine breton Pelage a déclaré au début du Ve siècle "L'homme a été créé à la fois bon et mauvais". Dans la Bible, selon la parole de Yahvé, il est écrit : "Les penchants du cœur de l'homme sont mauvais dès sa jeunesse". De même pour les musulmans, l'homme naît mauvais et la religion doit le guider sur le bon chemin.

L'enseignement spirituel, l'instruction civique, le bon exemple, doivent contribuer à l'éducation des enfants, c'est le rôle des parents, des éducateurs et de la société. Dans la revue Sélection de janvier 1995, il est rapporté que Philippe Chaillou, ancien premier juge pour enfants au Tribunal de grande instance de Paris, reconnaît que l'enfant ne naît pas bon, et considère que les parents ont des droits et des devoirs de surveillance et d'éducation liés à leur autorité parentale.

Tout au long de notre existence, nous avons à choisir entre le bien et le mal. L'amour du prochain, tant prêché par Jésus, est le meilleur moyen pour nous conduire à l'accomplissement du bien. Ne pas faire aux autres ce que l'on ne voudrait pas que l'on nous fasse, déjà enseigné par Confucius au Ve siècle avant J.C., devrait nous aider à éviter le mal.