Roger Fayolle

Né le 1 avril 1936
2, rue mulet 69001 Lyon
04 78 28 14 71


Parcours artistique

Vers l'âge de dix ans, natures mortes à la gouache (copies de maîtres du 18ème et 19ème siècles).

1ère période : Figuratif Réaliste

Avant la vingtième année, par le hasard des connaissances, rencontre fugitive d'Antoine Chartre, alors directeur des Beaux-Arts de Lyon; celui-ci me met en contact avec Pierre Pelloux, peintre lyonnais réputé, qui me conseille de continuer seul, sans aller aux cours du soir qu'il donnait. Rencontre de Pierre Laroche, également peintre, médaille d'or du Salon, qui s'intéresse à mon travail en toute gentillesse de sa part. D'un côté il m'initie quant aux techniques purement académiques, mais d'un autre côté, malheureusement, influence pour un temps, par son propre style, ma peinture en lui ôtant sa spontanéité, son âme, tant appréciée par Pierre Pelloux. Avec le recul, Pierre Pelloux avait raison.

Etudes primaires et secondaires à Ampère. Aux environs 1954-55, sur conseil paternel pour ne pas mourir d'art et de faim, formation dans la photographie industrielle et artistique aux studios villeurbanais par lesquels je fais la connaissance de Bob Meyer, dessinateur, publicitaire et industriel de haut niveau et très spécialisé; ce dernier m'apprend les lois de la perspective. Retour de l'armée; bataille en tout genre: génériques de films pour la société lyonnaise de cinéma (Mr Kandlaft), premiers travaux à l'aérographe (Câbles de Lyon), premiers travaux de décoration murale à la naissance de Super Tignes (Hôtel Neige et Soleil, Mr Léon Boch) et à Val d'Isère. Abandon de la photographie, à mon esprit trop mécanisée, moins honnête et téméraire que la feuille ou la toile blanche. Entre, pour deux ans environ, comme dessinateur publicitaire dans le cabinet lyonnais de l'agence parisienne G.M. Perrin (travail de précision au trait, retouche photo, composition de pages publicitaires). Seule période salariée de mon existence. Environ 1960, monte, en association, l'agence Publicentre S.A. Echec de cette association. Retour case départ. Ayant découvert, admiratif, la qualité exceptionnelle des planches décoration pour l'industrie du meuble de Mr Lettelier à Clermont-Ferrand sur la fin de sa carrière, je relève le défi et devient un des rares dessinateurs en ameublement de l'époque en France, rivalisant rapidement avec lui et perfectionnant ainsi ma technique de l'aérographe dans ce domaine (époque où Vivien de Paris est connu par les gens du meuble pour ses créations). En parallèle, toujours la peinture, figurative, réaliste, conservatrice, faite sur le motif ou d'après croquis. Classique du paysage et de la nature morte.

En 1966, rencontre d'Alphonse Shave, collectionneur réputé et marchand de tableaux à Saint-Paul-de-Vence. Très frappé, selon ses dires, par la spontanéité et la sensibilité de certaines de mes toiles, il me conseille cependant amicalement d'aller plus avant et de dégager ma personnalité en me libérant du passé.

2ème période, dite Figuratif Simplifié

Je ne conserve que l'essentiel d'une scène (scène de rue, travaux publics, chanteuse devant la foule, intérieur de bar etc.). Continuer ainsi eût été possible et facile. Mais je trouvais là un trop grand rapprochement avec l'Ecole Lyonnaise dans le style de tous ceux qui ont suivi Pierre Pelloux (Truphémus, Fusaro, etc.) dans la grisaille des tons passés, dans le fondu ou le flou, dans la poésie des brouillards lyonnais. Certains peintres, d'un âge à peu près équivalent au mien, n'eurent aucune hésitation à continuer dans cette voie, non stimulés par cette volonté à approfondir et a chercher plus loin, au risque de l'incompréhension, non tourmentés par l'imagination qui veut creuser au delà.

3ème période : Tendance Surréaliste

Une peinture parfois angoissante, loin du commerce des galeries. Exposition à St Etienne en Mai 1968 a la galerie Désiré. Rencontre dans la foulée de René Chabannes, de la galerie Christiane Vallé à Clermont-Ferrand.

4ème période : Figuratif par Applats

René Chabannes m'exposa de nombreuses années et vendit un grand nombre de peintures. Travail par aplats et composition plus architecturée s'implantèrent peu à peu.

Après le dessin d'ameublement, dans la même période, l'étude du bâtiment me conduisit à l'architecture d'intérieur (ce qui, certainement, allait influencer ma peinture sur la 6ème période).

5ème période, dite Abstrait Vanuxem

(du nom d'un marchand qui me fit l'honneur d'y porter intérêt à Paris) La décomposition des formes par aplats me fit regretter que le "cubisme" existât déjà, mais me conduisit plus avant vers l'abstraction.

L'idée vint que je remarquai chez certains abstraits cloisonnés (Verra da Silva, Riopelle, Bazaine, Bissière) la répétition tout au long de la toile d'un même système d'écriture, d'une sorte de monotonie quant aux variations d'inspiration. Ceci me suggéra l'envie de créer des ruptures de formes, voire de couleurs, par effort d'imagination afin que les masses se juxtaposent différentes les unes aux autres tout en gardant l'unité de la toile.

6ème période : Style Majault

(idem, du nom d'un marchand qui me fit également l'honneur d'y porter intérêt à Paris) Un contre-coup subitement ressenti et profond envers la précédente période et son foisonnement me porte à l'opposé dans une recherche d'un minimum de formes et de couleurs. Un style très sobre gardant cependant une ambiance classique. Exprimer tout court. Un sentiment, une atmosphère, une angoisse, un mystère, un calme. Ce n'est donc pas ce que l'on serait tenté de penser, une forme de "minimalisme" pur et dur, sans âme, uniquement dans un but réfléchi d'aller vers le plus simple par déclic philosophique et non pictural. Non plus de froid, raide, géométrique, mathématique système si bien utilisé par des gens illustres (Mondrian, Malevitch, Albers). Pour certains, mes toiles sont abstraites; pour de vrais abstraits, elles ne le sont pas. Non, car il y a une atmosphère ou un vide, une montée de lumière, un contre-jour, une ambiance sous-marine. Abstrait, je ne pense pas; figuratif, peut-être, mais d'une autre essence. Parenthèse au passage. Le mot "abstraction" en art semble mal choisi. Toute uvre est concrète. L'abstraction serait le vide dans un cadre sans toile, tourné vers l'infini.

En 1972, le célèbre académicien et membre de l'Institut, ancien conservateur du Louvre, René Huyghe m'avait fait l'honneur de me recevoir au Collège de France. A l'inverse des coutumes commerciales de galeries trouvant qu'il y a déjà assez de peintres à reconnaître et que chaque peintre, donc, doit être représentatif d'un unique style, afin d'être justement bien représentatif d'une signature et plus sûrement détachable d'un ensemble, à l'inverse donc, René Huyghe ne trouve nullement péjoratif le fait de passer d'une recherche à son opposée.

Il me dit que l'éventail, selon l'artiste, était plus ou moins ouvert. Certains ayant une conception invariable depuis le début, d'autres passant d'une rive à l'autre, le principal étant, ajouta-t-il, d'avancer. Ce qui fait que l'honnêteté artistique se devrait, sans forcer la nature, lorsqu'un point est découvert ou assimilé, de passer à autre chose dès l'instant où l'envie, le désir en est ressenti, sans se soucier du repérage commercial. Dans l'histoire récente de l'art ce fut le cas pour Picasso. L'inverse étant pratiquement illustré par Bernard Buffet (petites variations). Pendant ces années 1970-1980 environ, expositions en province, Salon parisien, sur la Côte d'Azur etc. (Médaille d'Argent au Grand Prix de France).

7ème période : Style Minet

A Clermont-Ferrand par le biais d'un 1% de l'état (réalisation d'une mosaïque abstraite, au sol d'un patio, dans un ETS scolaire, région du Puy-en-Velay), je suis conduit au Ministère de la Culture à Paris et décide ainsi de reprendre contact avec une galerie qui semblait favorable. Mick Micheyl, de ma région, bien connue à Paris, se trouve être, par un heureux hasard, mon premier interlocuteur et me facilite une entrevue. Il s'agit d'une importante galerie, la Galerie d'Art de la Place Beauvau, située au c ur de la capitale et dirigée par Jean et Régine Minet, sa fille.

Mon travail les intéresse dans une figuration surréalisante descendant directement de la 4ème période. Notre collaboration durera jusqu'à la malheureuse fermeture de la galerie en 1994. Ainsi expositions personnelles sur Paris, Toulouse, Nancy, etc., salons divers, ventes collectionneurs privés (France, USA, Japon).

8ème période : Figuration Structurée

A cette date, nous préparions une exposition où je prenais le risque, malgré une clientèle grandissante, de remettre en question, une fois encore, pour créer la relation entre le foisonnement coloré de mes premières abstractions et une forme figurative. Ce style me permettant de faire éclater la couleur, sans retenue, dans de fortes harmonisations, le coloriste trouvant ainsi un terrain propice.

Fauvisme, cubisme, abstraction s'entremêlent dans une peinture cernée de noir, pour mieux dégager avec franchise le détail. Le rapprochement que l'on peut être tenté de faire avec la bande dessinée n'est que fortuit et n'a pas été le cheminement réel. A la veille de l'an 2000 nous en sommes là, avec des premiers contacts aux USA dans le Michigan, à la Galerie 454, où sont exposées quelques toiles de ce style. Bien sûr, quelques articles de presse complètent l'ensemble, entre autres par Patrick Dosset a Paris et René Deroudille a Lyon.

 

Les oeuvres
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